By ppi2019

SUD-KIVU : Assassinat de Pascal Kabungulu, le témoignage d’un collègue nostalgique 18 ans après

31 Juillet 2005-31 Juillet 2023, 18ans jour pour jour depuis l’assassinat du défenseur des droits humains (DDH) Pascal Kabungulu Kibembi dit PKK, alors secrétaire exécutif de l’ONGDH « Héritiers de la justice ».

18ans après, Partenariat pour la Protection Intégrée PPI, organisation œuvrant pour la promotion de la paix et la protection des défenseurs des humains et journalistes, a mis l’œil dans le rétroviseur pour revenir sur la vie d’un des éminents défenseurs des droits humains et qui est devenu une référence pour plusieurs DDH.

Dans son émission « la voix des DDH et des journalistes » PPI a reçu Monsieur Raphaël Wakenge, défenseur des droits humains œuvrant dans la province du Sud-Kivu.

Actuel Coordonnateur de l’Initiative Congolaise pour la Justice et la Paix, ICJP en sigle, Raphaël Wakenge était membre de Héritiers de la Justice quand PKK, alors secrétaire exécutif de cette organisation, est lâchement abattu. Il garde de lui l’image d’un humaniste.

« Pascal Kabungu [fut] un humaniste, un homme très engagé et qui pensait qu’il faut renforcer les êtres humains de manière à ce que chaque personne soit en mesure de se prendre en charge. Il voulait que l’on transmette les compétences pour chaque individu afin que chacun soit artisan de la garantie de ses propres droits. Et à chaque fois qu’il prenait la parole, la voix des DDH de la RDC, à travers Héritiers de la Justice, était écoutée et acceptée», se rappelle-t-il.

Malgré plusieurs démarches menées par ses collègues DDH et les membres de sa famille, la justice ne s’est jamais prononcée sur l’assassinat de PKK et l’ombre plane toujours, 18ans après. Le procès était suspendu deux semaines seulement après son instruction jusqu’à ce jour. Ce que déplore notre source qui veut voir la justice honorer la mémoire de son ex collègue.

« Le classement sans suite du procès PKK, la disparition de certaines personnes soupçonnées d’être impliquées dans son meurtre, le ‘‘vol’’ de son dossier et bien d’autres éléments constituent à mon avis des signes indicateurs qu’il y a des choses louches qui se sont passées dans le dossier Kabungulu mais nous croyons que la vérité finira par triompher car on ne peut pas effacer toute une histoire», martelle-t-il.

En marge de la célébration du 18ème anniversaire de l’assassinat de Pascal Kabungulu, les organisations Partenariat pour la Protection Intégrée et Héritiers de la Justice en collaboration avec d’autres structures membres du Comité de Suivi des Mécanismes de Protection des Défenseurs des Droits Humains, CMPDDH en sigle, ont décrété une semaine dénommée « Semaine PKK » allant du 24 au 31 juillet en cours.

Une semaine consacrée à une série d’activités qui visent à honorer la mémoire de leur collègue et ancien secrétaire exécutif de Héritiers de la justice assassiné à son domicile en date du 31 Juillet 2005.

Il s’agit des actions visant à rebaptiser l’une des avenues/endroits de la ville de Bukavu ‘‘Pascal Kabungulu’’ et réclamer justice pour ce DDH dont le dossier en justice est porté disparu depuis 2009.

Ce 31 juillet 2023, quatre activités principales sont prévues pour cette commémoration. Il s’agit d’une messe d’action de grâce à la paroisse de Burhiba, du dépôt d’une gerbe de fleurs sur la tombe de PKK au cimetière dit Km4 à Brasserie dans la commune de Bagira, d’une marche silencieuse qui partira de Burhiba pour chuter à Nyawera (Place Christophe Munzihirwa) où un point de presse sera tenu.

De son vivant, PKK avait à plusieurs reprises dénoncé la corruption et les violences commises dans l’Est de la RDC. Il faisait alors l’objet de menaces par des personnes dérangées par ses accusations, fort nombreuses et haut placées.

Comme le soutient Trial International, l’assassinat de M. Kabungulu est un dossier hautement symbolique, car il représente l’essence même des violences commises à l’égard des défenseurs des droits de l’homme. Une victoire dans cette affaire représente un pas de plus vers une meilleure protection des DDH dans un contexte national délétère.

By ppi2019

RDC: PPI documente 10 cas des violations des droits des DDH et des journalistes au courant du mois de Juin 2019

Mois marquant la célébration du cinquante neuvième anniversaire d’accession de la République Démocratique du
Congo (RDC) à l’indépendance, juin 2019 n’a pas été aussi favorable au travail des défenseurs des droits humains
et des journalistes en RDC. Au cours de ce mois, trois provinces se sont distinguées dans la violation des droits de
ceux qui défendent les droits des autres au risque de leur vie. Dans son feuillet mensuel de monitoring, Partenariat
pour la Protection Intégrée (PPI), organisation de droit congolais à mandat régional œuvrant pour la promotion de la
paix et la protection des défenseurs des droits humains, a documenté « Dix (10) nouveaux cas des violations des
droits des défenseurs des droits humains et des journalistes », soit un cas de moins par rapport au mois de mai
où 11 cas de violations ont été commis. Tout en encourageant cette petite amélioration, PPI condamne néanmoins
ces nouvelles violations qui ne constituent pas un chiffre « zéro cas » toujours souhaité. Ainsi, dans la ville province
de Kinshasa un (1) journaliste d’une chaîne de radiotélévision appartenant à un opposant a été arrêté et tabassé et
sa station (1) fermée et un (1) DDH menacé de mort. Au Sud-Kivu, une (1) radio démonte son matériel et ferme ses
portes au regard des menaces subies de la part des groupes armés, un (1) DDH est arrêté et un (1) autre menacé.
Enfin au Nord-Kivu, trois (3) militants de la Lucha arrêtés par la police à Beni et un (1) cas d’intimidation avec arme
par un commandant de la police sur d’autres militants de la Lucha a été noté dans la ville de Butembo lors d’un sit-in.

Télécharger le feuillet mensuel en cliquant sur le lien en dessous:

Feuillet n°008_PPI_DDH_J_06_2019 du 1er au 30 juin 2019 portant Monitoring des violations des droits des défenseurs des droits humains et des journalistes en République Démocratique du Congo.