Mukwege sacré « Meilleur défenseur des droits de l’homme » (La libre Afrique)
Vendredi 30 mars 2018, que le Docteur Denis Mukwege a été honoré du prix de Meilleur défenseur des droits de l’homme et du trophée « Mtetewi wa haki », « défenseur des droits » en français, par la synergie des organisations de défense des droits de l’homme (SODH).
La synergie des organisations de défense des droits de l’homme est une structure qui regroupe 117 organisations de défense des droits humains du Sud-Kivu ayant comme objectif de contribuer à la promotion, la protection et la défense des droits humains à travers la mise en place d’un cadre de concertation et d’accompagnement de toutes les organisations des droits de l’homme.
Cette cérémonie de remise de prix a eu lieu en ville de Bukavu à la fondation Panzi, devant une foule immense venue pour applaudir et encourager l’homme qui vient en aide aux femmes violées.
Surnommé « l’homme qui répare les femmes », le Dr Mukwege a dédié son prix aux défenseurs de droits de l’homme qui ont perdu leurs vies dans la défense des droits humains.
« C’est à ces deux défenseurs de droits humains Chebeya et Kabungulu, tous deux enfants du terroir qui ont perdu leurs vie dans l’exercice de défense de droits humains. C’est à eux, nos héros, que nous dédions ce prix de Meilleur de défenseurs des droits humains ‘Mtetezi wa Haki’ car ils ont perdu leur vie en défendant les droits des vulnérables, des faibles, mais aussi des opprimés ».
Après une minute de silence, le Dr Mukwege a pris la parole pour encourager « les jeunes défenseurs de droits de l’homme qui, chaque jour, luttent pour le respect des droits civils et politiques au péril de leur vie ».
« Les défenseurs des droits humains vivent dans un contexte préoccupant et dangereux et leurs vies sont constamment en danger. Ils sont victimes d’intimidation, de menace, de harcèlement judiciaire et d’arrestations arbitraires », a-t-il ajouté, avant de poursuivre en expliquant qu’« en RDC, il y a également des droits dont les Congolais sont privés comme des droits économiques et sociaux alors que ces droits sont garantis par la constitution, les lois et différentes conventions signées par la RDC ».
En « RDC, nous avons d’autres Léopold II qui nous exterminent par la famine, la maladie, le manque d’éducation et les conflits armés. Pour le nombre de mort nous avons arrêté notre compteur à 6 millions, mais les médias nous informent encore sur de nouveaux morts presque tous les jours ».
Parlant des droits de l’homme au Sud-Kivu, le Dr Mukwege a saisi l’occasion de rappeler la situation de la femme violée non seulement au Sud-Kivu mais aussi dans tout le pays. Selon lui, on ne peut pas rester silencieux face à cette situation qui engendre tant de souffrances.
« Face à de si graves violations des droits humains, lorsque l’humanité toute entière souffre, lorsque la dignité de l’être humain est humiliée ou quand elle est mise à nu, un médecin ne peut rester neutre. Nous avons donc la responsabilité de nous défendre mutuellement et de nous lever comme un seul homme pour défendre cette dignité. »
Enfin, il a évoqué sa vie de défenseur des droits de l’homme qui est loin d’être simple. Il a ainsi rappelé au public les événements qu’il avait lui-même vécus. C’était le 25 octobre 2012. Alors qu’il se dirigeait vers sa maison au centre ville de Bukavu, il fut victime d’une agression qui failli lui coûter la vie. malgré cela, il se sent aujourd’hui encore plus motivé et engagé dans son combat grâce à l’accompagnement des hommes et femmes défenseurs des droits humains et des témoignages des femmes victimes de violence sexuelles.
Il propose le développement de mécanismes concrets permettant de protéger les défenseurs des droits humains des dangers auxquels ils sont exposés. Entre autre créer un réseau d’entraide et d’alerte précoce des défenseurs des droits humains à travers la province du Sud-Kivu et en RDC
Lire sur la libre Afirique
0 Comments