RDC: PPI documente 40 nouveaux de violations des droits des DDH et des journalistes au mois de Août 2021
En République Démocratique du Congo, les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri sont placées depuis le 6 mai 2021 en état de siège, pour lutter contre les groupes armés qui terrorisent les populations civiles. Le président de la République, Félix Tshisekedi Tshilombo, y a remplacé des autorités civiles par des officiers de l’armée et de la police pour un retour définitif de la paix. Curieusement, il s’observe une montée inquiétante de cas d’assassinats des journalistes et défenseurs des droits humains dans les deux provinces sous état de siège. Au cours du mois d’août 2021, Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI), organisation de droit congolais à mandat régional œuvrant pour la promotion de la paix et la protection des défenseurs des droits humains, a documenté «Quarante (40) nouveaux cas de violations et abus des droits des défenseurs des droits humains, des journalistes et des médias en RDC».
Ces violations et abus qui sont assortis de 4 cas d’assassinat des journalistes et défenseurs des droits humains sont entre autres, un (1) journaliste de la RTNC sous-station de Rutshuru au Nord-Kivu tué et son collègue menacé de mort, un (1) journaliste de la Radio-télé Communautaire Baronnie (RTCB) de Biakato et sa femme assassinés à Mambasa en province d’Ituri, une (1) femme DDH assassinée et son mari blessé par balle à Mumosho au Sud-Kivu, cinq (5) DDH dont 2 sous menaces à Bunyakiri pour avoir soutenu la désobéissance fiscale vu la dégradation exagérée de la route nationale numéro trois, un (1) agressé dans la ville Bukavu par des personnes non identifiées, 1 arrêté à Mwenga pour avoir défendu les intérêt de sa population contre l’exploitation illégale des minerais et la destruction méchante des plantes par des entreprises Chinoises et un (1) autre menacé et poursuivi en justice à Walungu pour avoir dénoncé la perception d’une taxe illégale par la chefferie de Ngweshe, tous au Sud Kivu. A cela s’ajoute un (1) DDH arrêté à Punia au Maniema pour avoir dénoncé des irrégularités dans la gestion des redevances minières ; six (6) DDH dont 2 sous menaces de l’auditorat militaire détaché à Rutshuru pour avoir mis à nu les tracasseries commises par certains agents de cet auditorat et quatre (4) autres poursuivis en justice pour avoir fait de dénonciation de détournement de thermo-flash à Butembo, tous au Nord-Kivu. Vingt (20) militants pro-démocratie arrêtés dont 1 à Goma au Nord-Kivu, poursuivi par la fondation de l’épouse du président Felix Tshisekedi Tshilombo pour diffamation, et 19 à Kinshasa pour avoir exigé la dépolitisation de la centrale électorale (CENI) et réclamé un consensus dans le processus de désignation du président de cette institution d’appui à la démocratie et deux (2) manifestations réprimées par les éléments de la police.
PPI regrette de constater qu’au cours du mois d’août 40 nouveaux cas ont été enregistrés, contre 16 cas au mois de juillet 2021. Cette organisation note en plus que les journalistes et leurs membres de famille ont été beaucoup ciblés dans les provinces sous état de siège, à l’occurrence au Nord-Kivu et en Ituri.
Ce feuillet qui est un des outils de plaidoyer de PPI, vise à servir d’ « un miroir ou répertoire » des cas des violations et abus enregistrés chaque mois, afin qu’ils soient connus de tous et que tôt ou tard celui-ci serve afin que les auteurs soient interpelés et punis conformément à la loi. « A chaque période correspond son histoire », dit-on.
Lien ci-dessous contient une description succincte des circonstances dans lesquelles se sont déroulées toutes ces violations contre les défenseurs des droits humains.
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