Sud-Kivu: PPI dénonce l’agression de 3 journalistes à Bukavu

L’organisation de défense des droits humains Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI) condamne avec véhémence l’agression et la brutalité dont ont été victimes les journalistes qui couvraient la manifestation organisée par les étudiants à Bukavu dans la province du Sud-Kivu en République Démocratique du Congo, pour réclamer la reprise des cours dans les écoles et universités.

Les informations collectées par PPI font état d’au moins trois journalistes grièvement blessés et nombreux d’autres qui ont reçus des coups ainsi que des matériels de reportage emportés. Parmi les blessés on note monsieur Jeremy Matabaro de la Radiotélévision Canal Futur, Cikala Mihigo de Focus Congo et un autre journaliste de la Radiotélévision Ngoma ya Mataifa (RTNM).

Contacté par PPI pour savoir s’il est informé que les policiers réquisitionnés à son compte pour réprimer violemment la marche des étudiants ont également blessé et brutalisé les journalistes, Monsieur Darius SUMUNI, Maire de la ville de Bukavu nouvellement nommé à titre intérimaire a indiqué qu’il ne peut pas donner un quelconque message au téléphone.

Tout en condamnant ces actes ignobles, PPI demande que les auteurs matériels et intellectuels soient poursuivis et punis conformément à la loi.

Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI) rappelle que le droit à la manifestation reste un droit constitutionnellement garanti et pour rien au monde il ne devrait pas être violé, pour quel motif que ce soit.

Tout encourageant la lutte contre la propagation de la pandémie à corona virus qui constituerait l’alibi des autorités pour réprimer la manifestation des étudiants et justifier l’agression des journalistes qui réalisaient la couverture médiatique, Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI) note avec regret que le manque du sérieux dans la gestion de cette pandémie en RDC demeure l’obstacle principal pour convaincre certains citoyens de son existence.

PPI trouve inacceptable qu’on ordonne la fermeture des écoles et universités, mais on laisse fonctionner les marchés, les bistrots, les boites de nuit, les églises, les karaokés, etc., comme qui dirait que la COVID-19 ne peut se transmettre que dans les milieux scolaires et académiques. « Voilà ce qui fâche plus d’une personne et ce qui fait croire à une gestion spéciale de la pandémie à la congolaise, si pas un agenda caché pour mettre en péril l’éducation en République Démocratique du Congo, surtout que la plupart des enfants de ces autorités n’étudient pas au pays ».

Au regard de cette légèreté manifeste par laquelle la pandémie à COVID-19 est gérée, les deux poids deux mesures longtemps décriés, et le fait qu’elle soit devenue source des violations des droits humains et des journalistes en particuliers, PPI demande que soit contextualisée la gestion de cette maladie.

PPI demande enfin aux étudiants congolais et à la société civile en général, de poursuivre finalement avec les manifestations pacifiques et non violentes tout en observant les gestes barrières, pour réclamer la reprise des activités scolaires et académiques, ou alors exiger qu’on suspende une fois pour toutes le reste des activités qui se déroulent normalement, si réellement l’enjeu est de vouloir lutter contre le coronavirus. Telecharger le document en pdf  2 pages ICI.

Fait à Bukavu, le 12 janvier 2021

Pour PPI

Maitre Pascal Mupenda

Directeur des Programmes RDC.

Lire sur le même sujet:  BUKAVU : Au moins 3 journalistes violement agressés lors d’une marche des étudiants

0 Comments

Your email address will not be published. Required fields are marked *